Cahier de Français sur Facebook

Cahier de Français a sa page Facebook depuis quelques mois. J'y remets "à l'honneur" des articles de ce blog, mais y ajoute aussi régulièrement de nombreuses images de citations, proverbes détournés, jeux de mots, etc. réalisées par mes soins... à partager sans modération !
En voici le lien :

Citation de François-Xavier BELLAMY

Il n'y a pas de choc des cultures mais un choc des incultures.
François-Xavier BELLAMY 

Hommage aux mineurs

Le 10 mars 1906 se produisit la plus grande catastrophe minière en Europe, qui fit officiellement 1099 morts. Connue sous le nom de catastrophe de Courrières, elle toucha en fait les galeries situées près de Lens (fosses de Billy-Montigny, Méricourt, Sallaumines).
En hommage à tous les mineurs, et à l'occasion de l'anniversaire de cette tragédie, j'ai trouvé un joli texte de Roland Saint Yves et Christian Chaussy.
Je le dédie à ma compagne et ses frères dont le père, disparu récemment, fut mineur.

La Lune n'est pas encore couchée,
Mais lève-toi mon ami
Le coq n'a pas encore chanté,
Il faut aller gagner ta vie
Embrasse ta compagne endormie,
Fais une caresse à ton chien
Borde le lit à tes petits,
C'est peut-être ton dernier matin
Tu n'y penses pas, c'est bien normal
Tu as perdu l'goût du sentiment
Va trimer comme un animal
C'est aux enfers que tu descends
Et pendant ce temps-là tout là-haut
Le soleil inonde les clairières
Le vent du Nord secoue la bruyère
On entend le chant d'un oiseau
Quand tu seras au fond du trou
Suffoquant dans la poussière
Avec de l'eau jusqu'aux genoux
À quoi penseras-tu mon frère ?
Que tu n'étais qu'un galibot
Lorsque tu vis tomber ton père
Qui en faisant éclater la pierre
Un soir y trouva son tombeau
Et si parfois tu perds courage
Que tu te sens devenir amer
Va, cherche du côté de l'abattage
Une croix est gravée dans la pierre.
Et pendant ce temps-là tout là-haut
Le soleil inonde les clairières
Le vent du Nord secoue la bruyère
On entend le chant d'un oiseau
Lorsque les puits se fermeront
La vie prendra une autre voie
Et ce n'est pas sans émotion
Qu'au pays noir tu reviendras
Assis à l'ombre d'un terril
Tu reverras tous tes amis
Qui dans les tailles sont restés
Emmurés pour l'éternité
Oubliant ce que fut ta misère
Tes pas te guideront là-bas
Sur les lieux mêmes de ton calvaire
Pour refaire ton chemin de croix
Et pendant ce temps-là tout là-haut
Le soleil inonde les clairières
Le vent du Nord secoue la bruyère
On entend le chant d'un oiseau
Le vent du Nord secoue la bruyère
On entend le chant d'un oiseau
Cet évènement tragique a en outre inspiré un très beau roman, dont je ne peux que vous conseiller la lecture :
La descente des anges, d'Emmanuel Prost

Applaudir des deux mains

Applaudir des deux mains.
Non mais, sans blague, avez-vous déjà essayé d'applaudir d'une seule main ? Ou des pieds ?
Elle est un peu idiote, cette expression. Et pourtant...
Pourtant elle a le vent en poupe. Et je ne suis pas le dernier à l'utiliser (pas plus tard qu'hier d'ailleurs, et je n'en suis pas fier).
Question : est-ce bon pour notre langue d'élever au rang d'expression commune un tel pléonasme ?

Comme ça, à chaud, je serais tenté de répondre non. Applaudir des deux mains pourrait être remplacé fort avantageusement par applaudir énergiquement, ou applaudir avec ferveur, ou... ou... Bref, la palette des nuances, en français, est tellement étendue que chacun y trouvera a priori son compte. Mais, par un phénomène d'appauvrissement que l'on n'ose combattre, par facilité, par fainéantise intellectuelle, ou parce qu'on s'en fout, tout simplement, les expressions pléonastiques envahissent notre langue. Dommage, donc.

En prenant un peu de recul, je me dis toutefois que ce ne serait pas une première dans l'évolution du français, et que certaines expressions de ce genre datent de quelques décennies, voire plus. Un exemple ? Aujourd'hui. (voir par ailleurs ce billet).  Quel beau pléonasme, dites-moi !

Le pléonasme a souvent pour fonction de renforcer une idée, une action. C'est le cas pour applaudir des deux mains. Mais ça n'en reste pas moins une solution de facilité et un tic linguistique pas forcément heureux.
J'applaudirai donc énergiquement, des mains ou des pieds, toute initiative limitant les expressions pléonastiques !

Citation de Serge Gainsbourg


La beauté est la seule vengeance des femmes. 
Serge GAINSBOURG (2 avril 1928 - 2 mars 1991)