Ne pas confondre : cor et corps

Il y a corps et cor. Petit p, grandes conséquences.
Allons bon.
Revoyons donc les définitions de ces deux mots. Car il y a corps et corps, de même qu'il y a cor et cor.

Corps : on va simplifier, sinon demain on y est encore ! Notez aussi, et ce sera dit une bonne fois pour toutes, que corps s'écrit toujours avec un s.
- Partie physique des êtres vivants. Objet matériel, physique. La plus importante partie d'une chose. 
- Ensemble de personnes appartenant à une même catégorie professionnelle.
- Etc... Il y en a un kilomètre...

Cor :
- Corne ou défense d'éléphant (olifant), utilisée autrefois comme instrument d'appel, surtout guerrier.
- Instrument de musique composé d'une embouchure, d'un long tube conique en cuivre ou en laiton enroulé sur lui-même et terminé par un pavillon largement évasé.
- Chacune des branches adventices du bois d'un cerf.
- Callosité douloureuse sur un orteil.
- Gangrène sèche de la peau des équidés provoquée par la pression du harnais.

Vous jouerez donc du cor. Si vous jouez du corps, il vous faudra probablement préciser le contexte de cette image hautement poétique.

Si votre corps vous fait souffrir, cela n'aura pas tout à fait la même signification que s'il s'agit de votre cor... au pied.

Enfin, et nous en resterons là pour aujourd'hui, il est hautement improbable que le corps des enseignants confirme l'existence d'un cor des enseignants, dont la spécificité et donc l'origine semblent difficiles à déterminer (si quelqu'un a une idée...).

On pourrait aussi disserter longuement sur le corps du cor et-
STOP !

Drôles de définitions (1)

Aujourd'hui c'est dimanche, alors on se détend (et on en profite pour souffler entre les deux fêtes !).
Je vous propose donc une première série de définitions, plus ou moins fines, dégotées sur la toile. Visiblement, Laurent fait des émules.
À servir au prochain repas familial, au moment du fromage...

Gévaudan
Ce que l'on dit à Mamie quand on a enfin retrouvé son dentier.

Jennifer
Ni table à repasser.

Jodie Foster
Personne avec qui il ne faut pas parler le jeudi.

Philippe Manoeuvre
Mais il n'a toujours pas réussi à se garer.

Entrer dans l'arène
Action permettant d'assurer la descendance du royaume.

Chauffeur de corbillard
Pilote décès.

La maîtresse d'école
L'institutrice prend l'avion.

Les ciseaux à bois
Les chiens aussi.

Les tôles ondulées
Les vaches aussi.

Un de perdu, dix de retrouvés
Ça ne marche qu'avec les kilos.


Vive le vent

En ce samedi d'entre-deux fêtes, je vous propose non pas un poème, mais une chanson que vous connaissez tous.
Saviez-vous, à son propos, que les paroles sont de Francis Blanche (1948), sur l'air du fameux "Jingle Bells" de James Lord Pierpont ? Paroles qui n'ont d'ailleurs rien à voir avec la chanson américaine d'origine...

Vive le vent 
Sur le long chemin
Tout blanc de neige blanche
Un vieux monsieur s’avance
Avec sa canne dans la main
Et tout là-haut le vent
Qui siffle dans les branches
Lui souffle la romance
Qu’il chantait petit enfant 
Refrain
Vive le vent, vive le vent
Vive le vent d’hiver
Qui s’en va sifflant, soufflant
Dans les grands sapins verts
Oh ! Vive le temps, vive le temps
Vive le temps d’hiver
Boule de neige et jour de l’an
Et bonne année grand-mère 
Joyeux, joyeux Noël
Aux mille bougies
Qu'enchantent vers le ciel
Les cloches de la nuit.
Vive le vent, vive le vent
Vive le vent d'hiver
Qui rapporte aux vieux enfants
Leurs souvenirs d'hier 
(Refrain) 
Et le vieux monsieur
Descend vers le village,
C’est l’heure où tout est sage
Et l’ombre danse au coin du feu
Mais dans chaque maison
Il flotte un air de fête
Partout la table est prête
Et l’on entend la même chanson 
(Refrain) 
Francis Blanche


Pourquoi grand-mère et pas grande-mère ?

Alors, pourquoi écrit-on grand-mère, et non grande-mère (ou grande mère) ?

Pour répondre à cette question pas si idiote que ça, il faut faire un peu d'étymologie.
L’adjectif français grand vient du latin grandis, dont la forme était identique au masculin comme au féminin. C'est la raison pour laquelle le français ne faisait pas non plus de différence, grand (ou gran, ou grant) étant alors invariable en genre.
Le féminin, grande, ne s'est généralisé qu'au XVIe siècle. Toutefois, de nombreuses expressions figées ou lexicalisées ont subsisté, en général parce qu'elles revêtaient un sens particulier, parfois très éloigné du sens propre des deux mots (exemple : une grand-mère n'a rien à voir avec une mère grande en taille !).
Est-il utile de préciser que le trait d'union est obligatoire ?

D'autres mots suivent la même "règle" que grand-mère. Il y en a une quinzaine, environ... Je vous laisse le plaisir d'en dresser la liste.

Citation de Michel Houellebecq (2)

J'ai choisi les mots comme seule arme, j'ai une confiance tout à fait illimitée en leur pouvoir.
Michel HOUELLEBECQ

Petit papa Noël


C'est la belle nuit de Noël,
La neige étend son manteau blanc,
Et les yeux levés vers le ciel,
À genoux, les petits enfants,
Avant de fermer les paupières,
Font une dernière prière.

REFRAIN
Petit papa Noël
Quand tu descendras du ciel,
Avec des jouets par milliers,
N'oublie pas mon petit soulier.

Mais avant de partir,
Il faudra bien te couvrir,
Dehors tu vas avoir si froid,
C'est un peu à cause de moi.

Il me tarde tant que le jour se lève
Pour voir si tu m'as apporté,
Tous les beaux joujoux que je vois en rêve
Et que je t'ai commandés.

(REFRAIN)

Le marchand de sable est passé
Les enfants vont faire dodo
Et tu vas pouvoir commencer
Avec ta hotte sur le dos
Au son des cloches des églises
Ta distribution de surprises

(REFRAIN)

Si tu dois t'arrêter
Sur les toits du monde entier
Tout ça avant demain matin,
Mets-toi vite, vite en chemin.

Et quand tu seras sur ton beau nuage,
Viens d'abord sur notre maison
Je n'ai pas été tous les jours bien sage,
Mais j'en demande pardon.

Petit papa Noël
Quand tu descendras du ciel,
Avec des jouets par milliers,
N'oublie pas mon petit soulier,
Petit papa Noël.

Paroles : Raymond Vinci
Musique : Henri Martinet 
Chanson interprétée par Tino Rossi


Que la nuit prochaine vous apporte paix et bonheur...

Ne pas confondre : conter et compter

On ne va pas en faire un fromage, mais tout de même...

La confusion entre ces deux homophones se retrouve généralement dans la transcription de certaines expressions. Prenons un exemple :
Ne pas s'en laisser conter ou ne pas s'en laisser compter ? La confusion orthographique vient neuf fois sur dix d'une incompréhension initiale de l'expression. Car, dans notre exemple, il s'agit bien de ne pas se laisser raconter des histoires ! On parle bien du conte, et non du compte.
Bon, je ne vais pas non plus vous faire un conte de tout ça, je sais que votre temps est compté. Je vais donc conclure par un exemple de mon cru, bien tordu et je m'en moque parce que jouer avec les mots, c'est sympa et j'aime ça !

Monsieur le comte, qui n'aimait pas s'en laisser conter, avait soigneusement compté les meules de Comté dont il comptait bien faire une mémorable fondue.

------------

Voici les réponses au petit test d'hier :
Une Alcôve
Une Ambage
Un Antre
Un Apogée
Un Arcane
Un Balustre
Un Déboire
Une Écritoire
Un Effluve
Une Épigramme
Une Épître
Une Équivoque
Un Hémisphère
Une Interview
Une Oasis
Un Obélisque
Un Orgue
Un Planisphère
Un Tentacule
Une Vicomté

Détente : masculin ou féminin ?

C'est dimanche, certes, mais ce n'est pas une raison pour laisser ses neurones faire la grasse matinée trop longtemps !
Je vous propose donc ce petit jeu, d'une simplicité confondante : déterminez le genre des mots qui suivent, sans tricher évidemment. Notez vos réponses dans un coin. Vous aurez les solutions dans le billet de demain (ou après quelques recherches personnelles si vous n'avez pas la patience d'attendre jusque là !).
Quelque chose me dit qu'il y aura très peu de 20/20...

Alcôve
Ambage
Antre
Apogée
Arcane
Balustre
Déboire
Écritoire
Effluve
Épigramme
Épître
Équivoque
Hémisphère
Interview
Oasis
Obélisque
Orgue
Planisphère
Tentacule
Vicomté

Bon dimanche !



La nouvelle orthographe

La nouvelle orthographe.
Ça ne m'enchante pas tant que ça de vous en parler mais, bon, il faut vivre avec son temps et accepter en particulier les évolutions d'une langue dite vivante, même si cela vient bousculer nos certitudes orthographiques.
Et l'exercice est périlleux, car la frontière entre dénaturation et évolution naturelle du français est parfois très mince.

Certaines évolutions me semblent intéressantes, pour ne pas dire salvatrices.

Ainsi, les numéraux composés sont systématiquement reliés par des traits d'union (ex. : vingt-et-un-mille-six-cent-deux, quatre-centième, un-million-cent).
Du coup on va pouvoir distinguer quarante-et-un tiers (41/3) de quarante et un tiers (40 + 1/3), mille-cent-vingt septièmes (1120/7) de mille-cent vingt-septièmes (1100/27), de mille cent-vingt-septièmes (1000/127), ou encore de mille-cent-vingt-septième (1127e). 

Autre nouvelle règle que je trouve personnellement bien vue (et bienvenue) : les noms et les adjectifs empruntés à d’autres langues, dont le latin, suivent la règle générale du singulier et du pluriel des mots français (exemples : des médias, des raviolis, des sandwichs). Exceptions : les noms ayant conservé leur valeur de citation (exemple : des requiem).
Autre exemple : un scénario, des scénarios (des scenarii est toujours accepté, mais ça fait un peu vieillot, non ? En outre, il faudra penser à retirer le "é", et il est préconisé de l'écrire en italique).

Par contre, je regrette un peu la disparition de mon bien-aimé accent circonflexe dans certains cas :
L'accent circonflexe disparait sur les lettres i et u (ex. : nous entrainons, il parait, flute, traitre). Et la liste est longue (voir ici).
Du coup, il y a des exceptions !
L’accent circonflexe est maintenu, pour sa fonction analogique ou distinctive, uniquement dans les cas suivants :
- dans les terminaisons verbales du passé simple (ex. : nous vîmes, vous lûtes) et du subjonctif (ex. : qu'il partît, qu'il eût voulu) ;
- dans jeûne(s), dans les masculins singuliers dû, mûr et sûr, et dans les formes de croitre qui, sinon, seraient homographes de celles de croire (ex. : croîs, croît, crûs, crût, crû).
Simplification, disiez-vous ?

Bon, globalement, toutes les règles de cette nouvelle orthographe vont dans le bon sens, soyons honnêtes.
Il reste donc, surtout à nous, les plus "anciens", à les apprendre, les adopter et les appliquer. Ce qui n'est pas si simple : lorsque je corrige des documents dans le cadre de mon activité d'écrivain public, je rajoute machinalement le ^ à "disparait", mets un trait d'union entre "week" et "end", etc... Je dois donc me faire violence !

Pour être complet sur ce sujet, je vous recommande chaudement de lire en long, en large et en travers le site officiel de la nouvelle orthographe :
http://www.nouvelleorthographe.info/

Vous allez y apprendre plein de choses, je crois...


Citation de Pierre Michon


L'expérience de l'écriture est extatique. Il faut s'y jeter à corps perdu, pleurer et rire intensément, physiquement, entrer dans un état second. 
Pierre MICHON (physicien)

La conjoncture actuelle

Aujourd'hui c'est mercredi, à la découverte du pléonasme de la semaine.
La conjoncture actuelle en est un tellement courant que très nombreux sont ceux qui ont fini par ne plus le considérer comme tel. Et pourtant...

Si l'on revient à la définition même du terme conjoncture (voir aussi l'article d'hier à ce sujet), il s'agirait donc de la situation économique générale d'un pays. Actuel apporterait une notion de temps, ce qui ne serait pas forcément redondant.

Toutefois, dans l'expression conjoncture actuelle, conjoncture est synonyme de "circonstance présente". Conjoncture actuelle serait donc un pléonasme. On vous dira peut-être que c'est un mauvais emploi du mot conjoncture. Ah bon ?

Bref, si un jour vous lisez dans un document "conjoncture future", cela vous choquera-t-il ?
Moi oui.
Démonstration par l'absurde.

Ne pas confondre : conjecture et conjoncture

Conjecture et conjoncture sont deux mots suffisamment proches dans leur orthographe mais pas dans leur sens pour qu'ils soient à l'origine de fâcheuses confusions. Un petit rappel s'impose donc.
(définitions Larousse)



Conjecture :
Supposition fondée sur des probabilités, mais qui n'est pas contrôlée par les faits.
Hypothèse formulée sur l'exactitude ou l'inexactitude d'un énoncé dont on ne connaît pas encore de démonstration.

Conjoncture :
Situation qui résulte d'un ensemble de facteurs définis ; concours de circonstances.
Variations non saisonnières de l'activité économique à court terme, pour une région ou un pays donné ; technique d'étude de l'évolution et de la prévision de ces variations.

Exemple :
Les économistes dignes de ce nom se perdent en conjectures sur la capacité d'adaptation de la France à la conjoncture économique mondiale.

Poser un lapin

Il y a des expressions, comme "poser un lapin", qu'on utilise couramment sans prêter forcément attention au sens qu'elles pourraient prendre si on les interprétait mot à mot (Muriel Robin, dans son dernier spectacle, est désopilante à ce sujet !).

Vous savez tous ce que signifie "Poser un lapin", évidemment. On ne va pas revenir là-dessus.
Ce qui m'intéresse aujourd'hui, c'est l'origine de cette expression imagée et animalière.
Après moult consultations d'articles et d'avis plus ou moins concordants, voici ma synthèse :

On peut dire que cette expression est apparue au XIXe siècle, dans le milieu de la prostitution. À cette époque, "poser un lapin" signifiait "ne pas rétribuer les faveurs d'une fille". Pourquoi lapin ? Probablement par allusion au «lapin posé sur les tourniquets des jeux de foire, qui paraît facile à gagner et qu’on ne gagne jamais.» (Lorédan Larchey, Nouveau supplément du dictionnaire d’argot, 1889). En argot, le lapin était le paiement. Quant à "poser", cela viendrait d'une autre expression en vogue à l'époque : "laisser poser" ou "faire poser" quelqu'un signifiait le faire attendre.

Le glissement de sens de l'attente vaine d'un paiement vers l'attente, tout aussi vaine, d'une personne à un rendez-vous (généralement galant), date également du XIXe siècle.

-----------------

Solution de l'énigme d'hier : votre nom.

Petite énigme dominicale

Aujourd'hui c'est dimanche. On va donc éviter la surchauffe des neurones.
Je vous propose donc cette petite énigme dont je vous donnerai la solution demain, pour la forme.

Qu'est-ce que vous n'avez jamais acheté, qui est toujours en votre possession, que vous n'avez jamais expliqué à personne, mais qui est cependant utilisé par tous les gens que vous connaissez ?

Bon dimanche !

Décembre

Aujourd'hui c'est samedi et... Oui, vous le savez, c'est jour de poésie.
Et comme nous sommes en plein mois de décembre, je vous ai trouvé ce texte du poète québécois Louis-Honoré FRÉCHETTE (1839-1908).

Décembre
Le givre étincelant, sur les carreaux gelés,
Dessine des milliers d'arabesques informes ;
Le fleuve roule au loin des banquises énormes ;
De fauves tourbillons passent échevelés. 
Sur la crête des monts par l'ouragan pelés,
De gros nuages lourds heurtent leurs flancs difformes ;
Les sapins sont tout blancs de neige, et les vieux ormes
Dressent dans le ciel gris leurs grands bras désolés. 
Des hivers boréaux tous les sombres ministres
Montrent à l'horizon leurs figures sinistres ;
Le froid darde sur nous son aiguillon cruel. 
Evitons à tout prix ses farouches colères ;
Et, dans l'intimité, narguant les vents polaires,
Réchauffons-nous autour de l'arbre de Noël. 
Louis-Honoré Fréchette

Vendredi 13

Vendredi 13 !!!!!

Êtes-vous superstitieux ou superstitieuse ?
Êtes-vous triskaïdékaphobe (phobie du nombre 13) ? Ou pire encore, paraskevidékatriaphobe (phobie du vendredi 13) ?

Je vous laisse le plaisir de dénicher sur la toile des sites consacrés au vendredi 13 (il y en a). Je vous recommande en particulier cette page :

Je vous propose en outre ces deux bons mots, à servir à la pause-café (ou quand vous voudrez) :
Se faire enterrer un vendredi 13 ? Il faut vraiment ne pas être superstitieux.
Léo Campion 
Il est exact que ça porte malheur de se marier un vendredi 13, car il n'y a pas de raison pour que ce jour fasse exception.
Georges Courteline
Allez, bon vendredi à tous !

Citation de Madeleine Monette



L'écriture est parfois indélicate et, qu'elle soit bienveillante ou non, elle finit toujours par en dire trop ou trop peu.
Madeleine MONETTE, Le double suspect

Campus universitaire

Eh oui, campus universitaire est un pléonasme.

Définition du mot campus (Larousse) :
Vaste terrain construit de bâtiments universitaires et de résidences étudiantes, aux allures de parc, aux États-Unis et au Canada.
Ensemble universitaire regroupant unités d'enseignement et résidences étudiantes.
Toutefois, vous trouverez assez facilement, sur la toile, des articles argumentant le contraire de manière plus ou moins heureuse, puisqu'il semblerait qu'on utilise désormais le mot campus pour désigner autre chose que des ensembles universitaires. Après tout, le français est une langue vivante...

Alors, pour éviter de froisser les uns et les autres, je dirai que "campus universitaire" est une redondance usuelle.

Campus de Montpellier

Ne pas confondre : colon et côlon

Vous allez finir par croire que je fais une fixation sur ce brave accent circonflexe...
N'empêche, voici encore un exemple où sa présence (ou son absence, comme vous voudrez) change tout :

ColonPersonne qui a quitté son pays pour aller exploiter une terre, faire du commerce, etc., dans une colonie ; descendant de ces immigrés, installé à demeure dans ce pays et cohabitant avec les autochtones.

CôlonPartie de l'intestin commençant à la valvule de Bauhin (fin de l'intestin grêle) et se terminant au rectum, qui élabore et véhicule les matières fécales.

(Larousse)

Avouez que ça vaut la peine d'y prêter un tant soit peu attention !


Honni soit qui mal y pense !

En fait, j'aurais dû écrire
Honi soit qui mal y pense !


Il s'agit à l'origine, comme vous le savez, de la devise du fameux et non moins sérieux Ordre de la Jarretière (voir l'article sur Wikipédia). On notera en passant, non sans une certaine malice (qui a dit nostalgie ?), que le français est encore bien présent dans la culture et les traditions britanniques.

Honnir est un ancien verbe signifiant "dénoncer, vouer à la détestation et au mépris publics de façon à couvrir de honte" (Robert).
Surtout, il ne s'écrivait qu'avec un seul "N" au XIVe siècle, comme l'atteste la photo ci-dessus. Le verbe ne prit un peu d'embonpoint que bien plus tard...


Les expressions de Dide

Qui est donc ce Dide ?
En voici la biographie (que vous pouvez retrouver ici) :
Dide est un artiste peintre Nîmois, né à Alès dans le Gard. Il est dessinateur de presse pour le Midi Libre et dessinateur d'humour. Il illustre depuis plus de 6 ans les expressions courantes de la langue française. Il les détourne ou les dessine au pied de la lettre, mais toujours avec humour. Il intervient dans le milieu scolaire pour aborder les différentes formes d'humour et le traitement du langage de façon ludique par le biais de ses expressions. Il expose régulièrement ses dessins d'humour et en produit de nouveaux quotidiennement Il expose également des dessins et peintures artistiques depuis de nombreuses années. Les thèmes principaux tournent autour de l'être humain et de son humanité. Amoureux de musique, il a réalisé des séries de musiciens (Bob Marley, Jimi Hendrix, Jim Morrison, les Beatles, Led Zeppelin etc.); ou encore, en tant que portraitiste, Nelson Mandela, Einstein, Victor Hugo et bien d'autres... et réalise des portraits sur commande.
Moi, ce qui m'intéresse chez cet artiste, ce sont ses illustrations des expressions de la langue française, que vous pouvez retrouver sur le blog qu'il tient pour le journal Midi Libre
Note du 01/10/2014 : blog inaccessible sans mot de passe : dommage pour la promotion !.
Note du 08/01/2015 : vous pouvez vous rabattre sur cette page pour découvrir quelques dessins supplémentaires.
Note du 26/8/2017 : décidément, cet article est compliqué à maintenir à jour ! Donc, vous pouvez visualiser des dessins de dide sur cette page Facebook. Pour l'instant.

Sachez également qu'il a pour projet de regrouper ses dessins dans un (ou plusieurs) livre(s), dont le titre sera Les expressions de Dide.
Une souscription a été ouverte sur Kiss Kiss Bank Bank pour réunir les fonds nécessaires à cette publication. Allez y faire un tour. Et si le cœur vous en dit (sans tarder, car il reste à peine 4 jours)...


Il fait froid

En ce premier samedi de décembre, je vous propose un poème signé Victor HUGO.
Comme il est un peu long, je vous laisse deux semaines pour l'apprendre... Oui, je sais, je suis trop bon.

Il fait froid 
L’hiver blanchit le dur chemin
Tes jours aux méchants sont en proie.
La bise mord ta douce main ;
La haine souffle sur ta joie. 
La neige emplit le noir sillon.
La lumière est diminuée…
Ferme ta porte à l’aquilon !
Ferme ta vitre à la nuée ! 
Et puis laisse ton coeur ouvert !
Le coeur, c’est la sainte fenêtre.
Le soleil de brume est couvert ;
Mais Dieu va rayonner peut-être ! 
Doute du bonheur, fruit mortel ;
Doute de l’homme plein d’envie ;
Doute du prêtre et de l’autel ;
Mais crois à l’amour, ô ma vie ! 
Crois à l’amour, toujours entier,
Toujours brillant sous tous les voiles !
A l’amour, tison du foyer !
A l’amour, rayon des étoiles ! 
Aime, et ne désespère pas.
Dans ton âme, où parfois je passe,
Où mes vers chuchotent tout bas,
Laisse chaque chose à sa place. 
La fidélité sans ennui,
La paix des vertus élevées,
Et l’indulgence pour autrui,
Eponge des fautes lavées. 
Dans ta pensée où tout est beau,
Que rien ne tombe ou ne recule.
Fais de ton amour ton flambeau.
On s’éclaire de ce qui brûle. 
A ces démons d’inimitié
Oppose ta douceur sereine,
Et reverse leur en pitié
Tout ce qu’ils t’ont vomi de haine. 
La haine, c’est l’hiver du coeur.
Plains-les ! mais garde ton courage.
Garde ton sourire vainqueur ;
Bel arc-en-ciel, sors de l’orage ! 
Garde ton amour éternel.
L’hiver, l’astre éteint-il sa flamme ?
Dieu ne retire rien du ciel ;
Ne retire rien de ton âme ! 
Victor Hugo

Invictus


En hommage à "Madiba".

INVICTUS, de William Ernest Henley

Dans la nuit qui m'environne,
Dans les ténèbres qui m'enserrent,
Je loue les dieux qui me donnent
Une âme, à la fois noble et fière.

Prisonnier de ma situation,
Je ne veux pas me rebeller.
Meurtri par les tribulations,
Je suis debout bien que blessé.

En ce lieu d'opprobres et de pleurs,
Je ne vois qu'horreur et ombres
Les années s'annoncent sombres
Mais je ne connaîtrai pas la peur.

Aussi étroit soit le chemin,
Bien qu'on m'accuse et qu'on me blâme
Je suis le maître de mon destin,
Le capitaine de mon âme.


Texte original

Out of the night that covers me,
Black as the pit from pole to pole,
I thank whatever gods may be
For my unconquerable soul.

In the fell clutch of circumstance
I have not winced nor cried aloud.
Under the bludgeonings of chance
My head is bloody, but unbow'd.

Beyond this place of wrath and tears
Looms but the Horror of the shade,
And yet the menace of the years
Finds and shall find me unafraid.

It matters not how strait the gate,
How charged with punishments the scroll,
I am the master of my fate:
I am the captain of my soul

Citation de Michel Houellebecq



L'écriture ne soulage guère. Elle retrace, elle délimite. Elle introduit un soupçon de cohérence, l'idée d'un réalisme.
Michel HOUELLEBECQ, Extension du domaine de la lutte

S'avérer vrai

Dans la famille des affreux pléonasmes, je demande "s'avérer vrai" (variante : "s'avérer exact").

Le premier qui me dit qu'une information peut s'avérer fausse me copiera cent fois :
Je peux remplacer le verbe s'avérer par se révéler vrai.

À moins qu'il ne s'agisse d'une vraie fausse information et dans ce cas de figure, je ne réponds plus de rien.

Ne pas confondre : coin et coing

On va faire court sur ce coup-là :



--> Ceci est un coing.
Avec un G à la fin !




Tous les autres coins de la langue française s'écrivent C.O.I.N.

Coin-coin.