Quel cauchemar !

Aujourd'hui, on fête Halloween.
Super.
En fait, c'est l'occasion pour moi de revenir sur une faute assez couramment rencontrée : le mot cauchemar, écrit "cauchemard".
Non mais allô (ween), quoi ! (Oui, je sais, ça fait peur, un jeu de mots comme celui-là. En même temps, c'est Halloween, hein...)
Il est vrai que l'erreur est facile à faire, puisque le dérivé verbal est cauchemarder (sans compter sur les cauchemardesques et autres cauchemardeux !).
Les plus attentifs d'entre vous noteront, en passant (et faisons donc d'une pierre tombale plusieurs coups), que l'on rencontre la même subtilité vicieuse avec bazar (qui fait bazarder) et caviar (caviarder).

Allez, pour les inconditionnels de l'apprentissage "par cœur", voici une petite liste de mots en "-ar", parmi les plus courants :
avatar
bazar
calamar
casoar
caviar
dollar
hangar
lascar
nectar
nénuphar
...

Ainsi par exemple

Voici un pléonasme assez courant, auquel on peut associer "comme par exemple".

Certains me diront que "ainsi" et "comme" placés devant "par exemple" sont là pour marquer une insistance. Il n'empêche : ce sont des formes pléonastiques, puisque ces deux conjonctions signifient déjà "par exemple". Il sera plus judicieux de marquer cette insistance par des virgules avant et après "par exemple".

Les tics de langage sont parfois difficiles à faire disparaître. Et si une telle expression pléonastique peut nous échapper à l'oral, une simple relecture permettra de la supprimer avantageusement à l'écrit...

Robert LAMOUREUX

Robert LAMOUREUX nous a quittés le 29 octobre 2011.

Si je lui consacre aujourd'hui un article, c'est parce qu'il a marqué mon enfance avec son célèbre "Papa, maman, la bonne et moi" et ses non moins fameux films sur la Septième Compagnie. Je garde pour cet homme une affection toute particulière.

En guise d'hommage, je vous propose le texte qui suit...



Éloge de la fatigue

Vous me dites, Monsieur, que j'ai mauvaise mine,
Qu'avec cette vie que je mène, je me ruine,
Que l'on ne gagne rien à trop se prodiguer,
Vous me dites enfin que je suis fatigué.

Oui je suis fatigué, Monsieur, et je m'en flatte.
J'ai tout de fatigué, la voix, le cœur, la rate,
Je m'endors épuisé, je me réveille las,
Mais grâce à Dieu, Monsieur, je ne m'en soucie pas.
Ou quand je m'en soucie, je m'en ridiculise.
La fatigue souvent n'est qu'une vantardise.
On n'est jamais aussi fatigué qu'on le croit !
Et quand cela serait, n'en a-t-on pas le droit ?

Je ne vous parle pas des sombres lassitudes, 
Qu'on a lorsque le corps harassé d'habitude, 
N'a plus pour se mouvoir que de pâles raisons... 
Lorsqu'on a fait de soi son unique horizon...
Lorsqu'on n'a rien à perdre, à vaincre, ou à défendre...
Cette fatigue-là est mauvaise à entendre ;
Elle fait le front lourd, l'œil morne, le dos rond.
Et vous donne l'aspect d'un vivant moribond...

Mais se sentir plié sous le poids formidable
Des vies dont un beau jour on s'est fait responsable,
Savoir qu'on a des joies ou des pleurs dans ses mains,
Savoir qu'on est l'outil, qu'on est le lendemain,
Savoir qu'on est le chef, savoir qu'on est la source,
Aider une existence à continuer sa course,
Et pour cela se battre à s'en user le cœur...
Cette fatigue-là, Monsieur, c'est du bonheur.
 
Et sûr qu'à chaque pas, à chaque assaut qu'on livre,
On va aider un être à vivre ou à survivre ;
Et sûr qu'on est le port ou la route ou le gué,
Où prendrait-on le droit d'être trop fatigué ?
Ceux qui font de leur vie une belle aventure,
Marquant chaque victoire, en creux, sur la figure,
Et quand le malheur vient y mettre un creux de plus
Parmi tant d'autres creux il passe inaperçu.

La fatigue, Monsieur, c'est le prix toujours juste,
C'est le prix d'une journée d'efforts et de luttes.
C'est le prix d'un labeur, d'un mur ou d'un exploit,
Non pas le prix qu'on paie, mais celui qu'on reçoit.
C'est le prix d'un travail, d'une journée remplie,
C'est la preuve, Monsieur, qu'on marche avec la vie.

Quand je rentre la nuit et que ma maison dort,
J'écoute mes sommeils, et là, je me sens fort ;
Je me sens tout gonflé de mon humble souffrance,
Et ma fatigue alors est une récompense.

Et vous me conseillez d'aller me reposer !
Mais si j'acceptais là, ce que vous me proposez,
Si je m'abandonnais à votre douce intrigue...
Mais j'en mourrai, Monsieur, tristement... de fatigue.

Robert Lamoureux

Janotisme


Un janotisme (que vous pourrez aussi écrire jeannotisme) est une construction maladroite ou équivoque d'une phrase, ce qui donne en général des résultats amusants, sinon ridicules.

Histoire de vous mettre de bonne humeur dès ce début de semaine, je vous propose donc quelques janotismes, que vous pourrez toujours citer à la prochaine pause café...


Voilà la cheminée qu'apprécie tant ma femme que je n'ai pas ramonée depuis bien 3 ans. 
Je vais m'occuper du vieux chien de ma belle mère qu'on ne va pas tarder à faire piquer. 
J'ai acheté un gigot chez le boucher qui était gros. 
La femme donna du pain à ses enfants qu’elle venait de cuire.
Pour terminer, voici une réplique de Janot, dans  Janot ou les battus paient l'amende, comédie-proverbe en un acte de Louis-François Archambault, dit Dorvigny :
Pardonnez-moi, Monsieur, j'ai pris un bon pot au feu pour demain dîner avec vot' compère, qui est tout de la tranche, qui doit venir avec sa femme, pesant cinq livres, sans os du tout.
Vous l'avez compris : c'est ce Janot qui est à l'origine du mot janotisme. Et si vous lisez cette petite pièce de Dorvigny, vous verrez qu'elle en est truffée.


G comme...

Sélection personnelle, subjective et parfaitement inutile de mots commençant par la septième lettre de l'alphabet...





Gadin
Que celui qui n'en a jamais pris lève la main. Tomber est une chose, se relever en est une autre, bien plus essentielle dans la vie. D'aucuns vous diront que la vie n'est qu'une suite de gadins, dont on se relève plus ou moins abîmé. On y inclura bien entendu et surtout  les gadins amoureux.

Gagne-pain
Mon activité d'écrivain n'en est pas un. Pas encore et loin s'en faut.

Garnison
Aire géographique à l'intérieur de laquelle stationnent des unités et sont implantés des établissements des armées. De plus en plus rare en France. J'en ai fait quelques-unes dans une vie antérieure, aux quatre coins du pays.

Généalogie
Passe-temps, voire passion pour de nombreux compatriotes. Activité passionnante mais chronophage, raison pour laquelle je ne la pratique pas vraiment. Aujourd'hui, rechercher ses racines est tendance, comme dirait l'autre. À rapprocher, d'une certaine manière, des récits de vie. On veut garder une trace de son passé, comme pour mieux s'ancrer dans le présent.

Géopolitique
Science qui devrait être enseignée à tous les futurs adultes, au même titre que l'histoire, la géographie, l'économie... En fait, la géopolitique, c'est tout ça à la fois. Et ça rend ce "tout ça à la fois" beaucoup plus intéressant à apprendre. Indispensable pour comprendre le monde et ce qui le fait tourner.

Glander
Fainéanter, paresser, flâner, flemmarder, coincer la bulle, lézarder, traîner, buller, baguenauder, s'attarder, tarder, glandouiller... C'est fou tous les synonymes que peut avoir ce verbe !

Gloire
On y aspire tous, plus ou moins secrètement, plus ou moins modestement. Précède ou suit souvent, c'est selon, un gadin (voir plus haut).
Sinon, j'aime beaucoup cette Gloire.

Glouglou
Évoque plus, pour moi, le doux bruit d'une bière bien fraîche s'écoulant dans ma chope favorite, que le cri du dindon. Mais je ne vous en voudrai pas si pour vous c'est le contraire.

Google
Nom propre tellement utilisé qu'on le décline à toutes les sauces et qu'on en a même fait un verbe (googliser. Oui Madame, ça existe, et c'est même dans la dernière version du Petit Larousse). Pour beaucoup, un des assassins de la vie privée. Si vous en êtes, quittez vite cette page !
Ai commencé à utiliser ce moteur de recherche en 1999. Autant dire que ça remonte à l'âge de pierre d'Internet.

Gorgée
Vient juste après glouglou dans mon dictionnaire personnel.

Grade
Échelon d'une hiérarchie, militaire par exemple. En ai eu plusieurs durant ma carrière, qui s'est arrêtée à celui de lieutenant-colonel.

Gradin(s)
Cela va peut-être surprendre certains de mes lecteurs, mais je suis un fervent supporter de foot, sport que j'ai en outre pratiqué pendant quelques années (la dernière fois, c'était en catégorie "vétérans"). J'ai donc usé mes fonds de pantalon sur les gradins du stade Félix-Bollaert, à Lens, pendant plus de dix ans. N'ayant pas encore retrouvé, en terre de rugby, le même plaisir à me rendre dans un stade, je reste donc fidèle, à distance, à ce club de footeux (même si je ne dis pas non à un bon match de rugby !).

Grammaire
Règles douloureuses, selon Laurent Baffie. Et il est vrai que la grammaire française n'est pas des plus simples à maîtriser. Mais sans elle, point de salut. Et avant de l'appliquer, encore faut-il l'apprendre. Passage obligé pour se permettre, ensuite, de l'oublier tout en l'utilisant...

Graphologie
J'en possède quelques notions. Ce dont vous vous fichez éperdument.

Grassouillet
Je fus, dans une autre vie, un "chat maigre", ce dont vous vous fichez éperdument encore une fois.

GU
Initiales de "Grand Uniforme", désignant l'uniforme d'apparat du Saint-Cyrien (auquel on adjoindra, avantageusement, le Casoar). Dans le jargon militaire, ces deux initiales sont devenues un mot à part entière. Je possède toujours le mien, mais n'ai pas eu le courage d'essayer de le remettre depuis belle lurette (voir mot précédent).

Guerre
S'y préparer en espérant ne jamais avoir à la faire. Ai servi mon pays pendant plus de 26 ans dans cet esprit. Et continue de le faire, d'une certaine façon, en tant qu'officier de réserve.

Heureux qui, comme Ulysse...

En place pour la poésie du samedi !
Celle-ci, vous en connaissez forcément le premier vers. Mais la suite ?

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge ! 
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ? 
Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine : 
Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la doulceur angevine. 
Joachim du Bellay, Les regrets 

Les noms féminins en "i"

Suite à mon billet du 8 septembre dernier, intitulé Fourmi, d'aucuns m'ont fait remarquer que ce mot féminin en "i" n'était pas le seul à avoir une terminaison bizarre.
Excellente remarque.
À la demande générale, voici donc la règle et les inévitables exceptions qui l'accompagnent :

Les noms féminins en "i" prennent la terminaison "ie", sauf :
brebis  -  fourmi  -  nuit  -  perdrix  -  souris

Et voilà. Il suffisait de demander.

Achever complètement

 
Aujourd'hui, c'est pléonasmes.
En voici un beau : achever complètement.

Est-il possible, imaginable d'achever partiellement quelque chose ?
Ah, j'en vois deux ou trois qui hochent vigoureusement la tête. Oui, eh bien ce n'est pas parce que vous l'avez vu dans un article de journal que c'est correct ! Vous me copierez 100 fois (sans faire de copier-coller) :
"Achever une chose ou une action, c'est la terminer."

Ne pas confondre : seller, sceller et celer

Aujourd'hui c'est vocabulaire. Et en voici trois pour le prix d'un, dont la ressemblance phonétique est source de fautes d'orthographe.

On règle rapidement son cas à seller, qu'on laissera aux cavaliers. Pour tous ceux qui ont pratiqué l'équitation, vous savez que cela peut être un moment délicat, surtout lorsqu'on débute et que le cheval a bien compris qu'on débutait...

Sceller : marquer un acte d'un sceau, pour le fermer ou l'authentifier. Fermer quelque chose hermétiquement par soudage.
On retrouve ce verbe dans l'expression "sceller un accord". On a bien compris qu'il ne s'agissait pas de chevaucher l'accord en question, même si on se devait d'être très à cheval sur les termes de celui-ci.

Celer : cacher quelque chose à quelqu'un, le lui tenir secret ; taire.
Le moins connu des trois. Et je ne vous cèlerai pas que sa définition pourrait entretenir une certaine confusion avec sceller.
On retrouve ce verbe dans l'expression "celer un dessein".
À une lettre près, ce verbe se conjugue comme peler.

Vous savez tout. Et confondre seller, sceller et celer, c'est laid.

Connection ou connexion ?

Parmi les mots qui sont devenus d'un usage courant ces dernières années, il y a tous ceux qui appartiennent à l'univers de l'informatique et du monde numérique en général. Univers dans lequel les termes anglo-saxons ont une place de choix... Au point de nous faire oublier l'orthographe correcte de certains mots bien français !
Ainsi, on dira que la CONNEXION a été établie entre deux points, et non la CONNECTION, terme à laisser éventuellement au monde cinématographique (The French Connection, 1971, en anglais dans le titre !).


Et le petit du corbeau s'appelle...

... Le corbillat (on trouve aussi corbillot).

Si beaucoup de noms de petits d'animaux nous sont familiers, d'autres le sont un peu moins.
Allez, c'est parti pour une petite liste (non exhaustive) des moins connus :

- Chameau : chamellon
- Héron : héronneau
- Jars (oie) : oison, oisonet
- Lévrier : levron
- Lièvre : levraut
- Maquereau : lisette
- Moineau : moinet
- Paon : paonneau (se prononce comme panneau)

Vous noterez qu'entre le lévrier et le lièvre, ça se joue "à pas grand-chose"...

Voilà. Tous les autres, vous les connaissez probablement. Je vous fais donc grâce de la liste complète.
Bon dimanche !

L'albatros

Samedi, c'est poésie.
Cette semaine, je vous propose un texte que la plupart d'entre vous ont certainement appris il y a quelques (plusieurs) années...

L'albatros 
Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers. 
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux. 
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait! 
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher. 
Charles BAUDELAIRE, Les fleurs du mal - Spleen et idéal

Une règle qui n'a rien d'ambigu

Vendredi dernier, nous avons (re)vu le féminin des noms en [u]. Facile.
Comme vous avez aimé ça, j'en remets une toute petite couche aujourd'hui avec le féminin des adjectifs finissant par gu.

Les adjectifs en -gu prennent un ë au féminin.

Exemples :
ambigu : ambiguë
bisaigu : bisaiguë
exigu : exiguë

C'est aussi simple que ça.
Quoique.

Sachez que depuis le 6 décembre 1990, on peut écrire ces mots en plaçant le tréma sur le u, et non pas sur le e.
Donc, ambigüe, bisaigüe, exigüe sont aussi des orthographes correctes.

Un de ces quatre, il faudra que je vous parle de ces nouvelles règles d'orthographe. Promis.


Citation de Winston Churchill

L’écriture est une aventure. Au début c’est un jeu, puis c’est une amante, ensuite c’est un maître et ça devient un tyran.
Winston CHURCHILL

Au jour d'aujourd'hui

Ce billet est le premier de la série consacrée aux pléonasmes. J'essaierai de vous en proposer un par semaine, en général le mercredi.

Voici un pléonasme que j'aime bien. Je ne sais pas pourquoi, mais je l'aime bien. "Il sonne bien" comme on dit. Comme beaucoup de pléonasmes, d'ailleurs.
Et puis, il a une autre particularité : c'est un double pléonasme !

En effet, "aujourd'hui" était déjà, à l'origine, un pléonasme : "hui", vieux mot disparu depuis fort longtemps déjà de la langue française, signifiait "en ce jour". "Au jour d'hui" était donc une expression pléonastique. Elle a été officiellement intégrée au français vers le XVIe siècle.

De là à imaginer que l'expression "au jour d'aujourd'hui", à force d'être utilisée à tort et à travers, sera un jour ou l'autre considérée comme correcte, il n'y a qu'un pas que je ne veux pas franchir, laissant cette responsabilité à d'autres, courageux certes mais pas téméraire que je suis.

Ne pas confondre : caténaire et cathéter

Oui, je sais, vous savez tous faire la différence entre une caténaire et un cathéter. Inutile pour cela d'être cheminot ou professionnel du monde hospitalier, me direz-vous !
Alors pourquoi est-ce que je vous ennuie avec ces deux mots ? Tout simplement parce que, étant proches phonétiquement parlant, ils sont la source potentielle de deux confusions :
- sur le genre (lequel des deux est féminin ?),
- sur l'orthographe (où est ce fichu "h" ?).

Un moyen mnémotechnique (pour celles et ceux qui sont fâchés avec l'étymologie des mots) ?
Je peux vous proposer un truc qui n'a rien de transcendant, comme tout moyen mnémotechnique de mon cru :
caténaire me fait penser à centenaire. Et la SNCF est une vieille dame... Quant à cathéter, il me fait penser à éther, ce qui est bon pour la terminaison... Mais pas pour la position du "h".
Je vous avais prévenus !

Épanorthose

C'est bon ? Vous arrivez à prononcer ce mot correctement ? Je peux continuer ?
Merci.

L'épanorthose, comme son nom ne l'indique absolument pas (sauf, éventuellement, pour quelques hellénistes chevronnés), est une figure de style qui consiste à reprendre un terme pour le corriger, le préciser ou encore le développer.
Rien de tel qu'un exemple bien choisi, que dis-je, parfaitement choisi (car probablement le plus célèbre de tous ) :
C'est un roc ! ... C'est un pic ... C'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap ? ... C'est une péninsule !
Edmond Rostand, Cyrano De Bergerac

Vous entendrez parler aussi de rétroaction ou de palinodie, même si ces termes ne désignent pas tout à fait la même chose, à mon humble avis.

Un quiz de timbrés

C'est dimanche, donc je vous propose un petit quiz, pas piqué des hannetons, dont vous me direz des nouvelles...

Le corbeau et le renard

Aujourd'hui c'est samedi. On va donc faire un peu de poésie, et se remettre en tête une des plus célèbres fables de Jean de La Fontaine.
Pourquoi celle-ci plutôt qu'une autre ?
Il ne vous a peut-être pas échappé que le renard est en passe de devenir la star de cette fin d'année 2013.
Qu'est-ce qu'il raconte, le scribouillard ?
Allez donc voir ceci :
http://youtu.be/6a6frZmCrfY
Pas mal, hein ? Et vous pouvez travailler un peu votre anglais en même temps !
Oui, oui, la fable. La voici :

Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l'odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
"Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois."
A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ;
Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s'en saisit, et dit : "Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute :
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. "
Le Corbeau, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus. 


Drôle de tribu

Comme c'est la fin de la semaine, je vais faire léger et revenir sur une petite règle toute simple... Et les inévitables exceptions qui l'accompagnent : les noms féminins en [u].

Les noms féminins en [u] s'écrivent ue.

sauf
bru
glu
tribu
vertu

Bon week-end !

Cocteau

Le 11 octobre 1963, quelques heures seulement après la mort d'Edith PIAF, Jean COCTEAU tirait à son tour sa révérence.
Une profonde amitié liait ces deux grands artistes. La légende veut d'ailleurs que la mort de la chanteuse ait provoqué celle du poète. Vous devriez d'ailleurs voir quelques articles à ce sujet aujourd'hui.
Comme pour "la môme" hier, j'ai choisi de rendre hommage à ce grand artiste en citant un de ses textes. J'y ajouterai un de ses innombrables dessins, dont certains sont particulièrement connus.
En tant que Saint-Cyrien, je ne pouvais pas sélectionner une autre image que celle-ci...


Batterie

Soleil, je t'adore comme les sauvages, 
à plat ventre sur le rivage. 

Soleil, tu vernis tes chromos, 
tes paniers de fruits, tes animaux. 

Fais-moi le corps tanné, salé ; 
fais ma grande douleur s'en aller. 

Le nègre, dont brillent les dents, 
est noir dehors, rose dedans. 

Moi je suis noir dedans et rose 
dehors, fais la métamorphose. 

Change-moi d'odeur, de couleur, 
comme tu as changé Hyacinthe en fleur. 

Fais braire la cigale en haut du pin, 
fais-moi sentir le four à pain. 

L'arbre à midi rempli de nuit 
la répand le soir à côté de lui. 

Fais-moi répandre mes mauvais rêves, 
soleil, boa d'Adam et d'Eve. 

Fais-moi un peu m'habituer, 
à ce que mon pauvre ami Jean soit tué. 

Loterie, étage tes lots 
de vases, de boules, de couteaux. 

Tu déballes ta pacotille 
sur les fauves, sur les Antilles. 

Chez nous, sors ce que tu as de mieux, 
pour ne pas abîmer nos yeux. 

Baraque de la Goulue, manège 
en velours, en miroirs, en arpèges. 

Arrache mon mal, tire fort, 
charlatan au carrosse d'or. 

Ce que j'ai chaud ! C'est qu'il est midi. 
Je ne sais plus bien ce que je dis. 

Je n'ai plus mon ombre autour de moi 
soleil ! ménagerie des mois. 

Soleil, Buffalo Bill, Barnum, 
tu grises mieux que l'opium. 

Tu es un clown, un toréador, 
tu as des chaînes de montre en or. 

Tu es un nègre bleu qui boxe 
les équateurs, les équinoxes. 

Soleil, je supporte tes coups ; 
tes gros coups de poing sur mon cou. 

C'est encore toi que je préfère, 
soleil, délicieux enfer.


Edith PIAF

Il y a exactement 50 ans disparaissait Edith PIAF.
Je n'avais que quelques mois à l'époque, mais cette immense artiste a toujours fait partie de mon environnement culturel.

De nombreux reportages, articles, documentaires et autres livres sont consacrés en ce moment à Edith PIAF. Il ne s'agit pas pour moi d'en rajouter une couche.
Simplement, pour lui rendre hommage, voici les paroles d'une de mes chansons préférées :

Non, je ne regrette rien 
Non ! Rien de rien
Non ! Je ne regrette rien
Ni le bien qu'on m'a fait
Ni le mal tout ça m'est bien égal 
Non ! Rien de rien
Non ! Je ne regrette rien
C'est payé, balayé, oublié
Je me fous du passé 
Avec mes souvenirs
J'ai allumé le feu
Mes chagrins, mes plaisirs
Je n'ai plus besoin d'eux 
Balayés les amours
Avec tous leurs trémolos
Balayés pour toujours
Je repars à zéro 
Non ! Rien de rien
Non ! Je ne regrette rien
Ni le bien qu'on m'a fait
Ni le mal, tout ça m'est bien égal 
Non ! Rien de rien
Non ! Je ne regrette rien
Car ma vie, car mes joies
Aujourd'hui, ça commence avec toi

Les idiotismes toponymiques

Késako ?

Commençons par le terme idiotisme :
Ce terme de linguistique désigne toute expression ou construction particulière à une langue donnée et que l'on ne peut traduire mot à mot dans une autre langue.

Il existe plusieurs types d'idiotismes (vestimentaires, animaliers, botaniques, corporels, ...) dont l'idiotisme toponymique, qui nous intéresse directement aujourd'hui, et qui fait référence à un lieu, directement ou de manière implicite. Vous en connaissez forcément. En voici quelques-uns :

- L'oncle d'Amérique
- Filer à l'anglaise
- C'est la Bérézina
- C'est du chinois
- Une image d'Épinal
- L'auberge espagnole
- Ça tombe comme à Gravelotte
- Un coup de Jarnac
- Une armée mexicaine
- Être à l'ouest
- Pas besoin de sortir de Saint-Cyr...
- Avoir les pieds sur terre
- ...

Il est fortement déconseillé de traduire mot à mot ces expressions dans une autre langue. Vous feriez un bide (idiotisme corporel).

Ne pas confondre : cahot et chaos

Au départ, la voiture était bien chargée, mais tout y était rangé avec soin. Chemin faisant, elle fut secouée par de nombreux cahots. À l'arrivée, le chaos régnait dans le véhicule.

Tout est dit.
Victoire par KO.

(Comment ça, mon exemple est tout pourri ?)

Semaine de l'écriture

C'est aujourd'hui que débute la semaine de l'écriture.
Tout est dit, et fort bien, dans l'édito du site officiel. Je ne rajouterai pas un mot à ce texte de présentation.
L'objectif affiché est de faire de cette semaine un évènement aussi "incontournable" que la fête de la musique. Le challenge sera difficile à relever, car la communication autour de cette semaine de l'écriture a été, à mon avis, un peu faiblarde. Un point à améliorer l'année prochaine !
Vous trouverez tout ce qu'il faut savoir ou avoir sur le site, comme par exemple le livret pédagogique (à destination des établissements scolaires), et bien d'autres choses encore.

Et puis, si vous voulez, à votre manière, participer à cette semaine de l'écriture, écrivez une carte postale, une lettre... Et postez-la ! Vous trouverez facilement mon adresse sur la toile !
(Sinon, un petit commentaire sur ce blog me fera tout autant plaisir...)

Mise à jour du 4 août 2017 :
La prochaine édition se tiendra du 2 au 8 octobre 2017. Qu'on se le dise !
Site officiel : http://www.semainedelecriture.fr

La ponctuation mise en rimes

Je vous ai déjà servi un billet sur la ponctuation.
J'ai retrouvé ce poème de Maurice Carême. Il s'appelle Ponctuation, tout simplement...

Ponctuation
Ce n'est pas pour me vanter,
disait la virgule,
Mais, sans mon jeu de pendule,
Les mots, tels des somnambules,
Ne feraient que se heurter.
C'est possible, dit le point.
Mais je règne, moi,
Et les grandes majuscules
Se moquent toutes de toi
Et de ta queue minuscule.
Ne soyez pas ridicules,
Dit le point-virgule,
On vous voit moins que la trace
De fourmis sur une glace.
Cessez vos conciliabules.
Ou, tous deux, je vous remplace ! 
Maurice Carême (1899, 1978)

Le précepteur

Le précepteur, c'est un "site d'exercices et quiz gratuits de soutien scolaire pour apprendre ou réviser", et ce dans plusieurs matières dont le français, bien sûr.
Le tout est classé par niveau scolaire (CP, CE1, CE2, et ainsi de suite jusqu'à la terminale). C'est bien fait et ça peut inspirer des parents en mal d'exercices à donner à leurs chères têtes blondes.
Mais pourquoi uniquement les enfants ? Rien ne vous empêche d'utiliser ce site pour vous entraîner et faire le point de vos connaissances. Et il n'y a pas de honte à faire des exercices du niveau CE2 ! De toute façon, personne ne le saura (à part peut-être les services secrets américains, ou votre moitié si vous avez oublié d'effacer l'historique de votre navigateur, ce qui dans les deux cas ne vous tuera point).

Exemple, pris complètement au hasard :
(niveau CM1)

Alors, votre note sur 20 ?
(Le 28 septembre dernier, j'ai mis en ligne un billet sur cette histoire de féminin des mots en n. Votre note devrait donc être de 20/20...)

Citation de Montesquieu


Je n'ai jamais eu de chagrin qu'une heure de lecture n'ait dissipé.
MONTESQUIEU

Ne pas confondre : brocart et brocard

Brocart et brocard font partie de ces mots sur lesquels on bute régulièrement dès qu'il s'agit de les écrire. Et ce d'autant plus qu'ils ne sont pas d'un usage courant.

Brocart : étoffe de soie brochée d'or ou d'argent, au décor le plus souvent floral. En France, la production de brocart atteignit son apogée aux XVIIe et XVIIIe siècles, le plus connu étant celui de Lyon.

Brocard : ça se complique un peu, car il y a plusieurs définitions.
1. Le brocard est une moquerie, une raillerie (d'où le verbe brocarder).
2. C'est aussi un chevreuil mâle âgé d'au moins un an.
3. Enfin, le brocard est un ancien terme de droit désignant un principe, ou première maxime. L'exemple le plus connu est "Dura lex, sed lex".

Un truc pour retenir lequel des deux prend un T : l'étoffe de soie fait penser à habit (qui prend aussi un T), lequel habit ressemble à un T (les manches et le tronc. Vous me suivez, là ?).
Ça vaut ce que ça vaut. Comme tout moyen mnémotechnique.

Dictons d'octobre

Les dictons d'octobre sont servis !

  • Octobre en bruine, hiver en ruine. 
  • Octobre en brumes, mois à rhumes.
  • Octobre ensoleillé, décembre emmitouflé.
  • Tonnerre d'octobre, bonne vendange.
  • En octobre, qui ne fume bien ne récoltera rien.
  • En octobre, qui n'a pas de manteau doit en trouver un bientôt.
  • En octobre, il faut que l'homme vite s'habille quand le mûrier se déshabille.
  • Beaucoup de pluie en octobre, beaucoup de vent en décembre.
  • Brumes d'octobre et pluvieux novembre font ensemble un bon décembre.
  • Gelée d'octobre rend le vigneron sobre.
  • Octobre n'est jamais passé sans qu'il y ait cidre brassé.
  • S'il neige en octobre, l'hiver sera sobre.